C'est l'été et tout va bien !

Publié le par M.T

Et oui, vous l’aurez remarqué, ce sont les vacances mes chéri(e)s et notre douce France s’alanguit sous la moelleuse torpeur d’une canicule bien venue. On n’y croyait plus trop et puis finalement, adios le printemps de merdouille, glabre et froid, englué de révoltes réactionnaires nauséeuses aux couleurs bleu layette et rose électrique, place au soleil ravageur, bien jaune et franc accompagnant un mercure érectile qui défie avec vigueur la moiteur de matinées encore chargées de lascivité nocturne. Bref, il fait bon, il est chaud, la vie coule comme une chanson…

 

C’est parfait, c’est génial et même si d’aucuns s’en plaindront forcément parce que tout le monde ne peut pas aimer le ressenti puissant d’un 33° à l’ombre d’un immeuble surchauffé, comment ne pas apprécier à sa juste valeur cette suffocation de fournaise qui nous transforme en petits pains dorés ? Applaudissons le retour des évanescentes robes liberty qui dessinent si agréablement de subtiles silhouettes féminines. Ovationnons les placards durablement fermés sur les pantalons lourds, vestes laineuses et autres cabans qui masquaient nos désirs libertaires. Quittons nos petits appartements dans lesquels nous nous étions frileusement réfugiés en solitaire pour combattre les rigueurs entêtées d’un hiver opiniâtre, pour enfin nous laisser envahir par l’allégresse communicative qui frise sur le pavé de nos villes surprises de tant d’animation soudaine. Ah, qu’il est doux de ne rien faire, de se laisser porter, glisser, déambuler jusqu’au plus profond de la nuit sur une petite bande de bitume collante. Qu’il est convivial ce petit verre partagé sur des terrasses bruyantes où chacun s’interpelle, sans se connaître, dans l’empathie de ces sensations vécues par tous. Car avoir chaud crée du lien quand le froid nous contraint à notre propre solitude. Le chaud moite de nos logis nous entraîne dehors, vers un extérieur qu’on présume plus frais, tout au moins plus aéré, et nous convainc à nous retrouver, à nous agglutiner les uns contre les autres dans un joyeux brouhaha festif.

 

Et là soudain, une résonnance bizarre nous entoure, quelque chose de nouveau, d’étrange de presque indécent : C’est soudain comme si tout allait bien ! Pas de drame en vue, le Tour de France a été un succès, les medias sourient, Pujadas a pris ses vacances et Jean Pierre Pernaut nous viendrait presque en short pour présenter son journal et nous répéter, à travers de folkloriques reportages, que la France est bien belle mon petit monsieur ! Ben oui, c’est bien connu, en juillet et août, tout va bien !

 

Pour preuve, Kate, pardon, la Duchesse de Cambridge, nous a mis au monde un joyeux bambin dauphin et la planète entière de s’ébrouer de joie ! Alleluya ! Il est né le divin enfant ! Après ces semaines d’attente torrides, (de pas la chaleur, honni soit qui mal y pense !), les peuples du monde entier peuvent enfin clamer leur bonheur pour savoir, désormais, que l’avenir royal de l’Angleterre est pourvu pour 3 générations ! Pendant ce temps, à Rio, François se ballade dans les rues acclamé lui par une foule de jeunes croyants en liesse. Notre Pape, pour son premier long voyage, a choisit de revenir dans sa patrie et saluer le rassemblement de la jeunesse catholique mondiale. Et tout le monde, là aussi, de sourire et de s’embrasser. Car l’amour est universel ! Et je suis prête à parier que toute à leur joie de découvrir ce monde si beau et de par la ferveur planant sur Copacabana, il ne faudra pas s’étonner, d’ici quelques mois, d’une recrudescence de petits baptisés internationaux…

 

Et ce n’est pas tout ! Au Japon, par exemple, loin de Fukushima, une quarantaine de voyageurs a réussi à faire pencher un wagon de 32 tonnes pour permetter à une jeune femme tombée entre le quai et le train de se dégager. Quelle magnifique preuve d’héroïsme et d’entraide !

 

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Pendant ce temps, en père courage et à Dunkerque, François (le nôtre), tient bon la barre et clame qu’il ne lâchera rien ! Même sans personne pour l'entendre, nous voilà rassuré !

 

Allez… Je ne vais pas faire ma mauvaise fille pour une fois que tout semble aller bien. C’est l’été, les vacances, le soleil brille. Ne boudons pas notre joie et laissons de côté, pour un temps, nos grises pensées et angoisses pour célébrer dans la bonne humeur et le lâcher prise, ce moment béni (par le pape ou non), où tout semble subitement bien aller dans un optimisme retrouvé.

 

« All is well that ends well. » Tout est bien qui finit bien… et comme dirait l’une de mes amies chères, si cela n’est pas bien, et bien… c’est que ce n’est pas la fin !

 

 

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S
<br /> All is well indeed .... Apres tout un peu d'optimiste beat ne peux faire que du bien ...<br />
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M
<br /> <br /> Voui !<br /> <br /> <br /> <br />