J'accuse !

Publié le par M.T

Et voilà… je ne veux pas faire de conclusions hâtives, qui a commencé quoi, mais je ne peux admettre que dans mon pays la France, on meurt encore aujourd’hui, de toute évidence, à cause de ses idées ou de sa différence. Un jeune homme d’une vingtaine d’années a été mortellement frappé par une crapule ignoble d’extrême-droite, en plein Paris, et pas au milieu de la nuit, à l’heure où se cache généralement ce type de lâches, non, mais en plein jour, devant une gare bondée à une heure de grande affluence, comme si un sentiment d’impunité voir d’encouragement avait poussé à cet acte horrible, lever la main sur un autre homme avec une violence de meurtrier. Alors, j’accuse.

 

Oui, j’accuse !

 

J’accuse l’extrême-droite soudain libérée de sa clandestinité ! J’accuse Christine Boutin, qui a force de réclamer la guerre a fini par la provoquer, en réveillant de ses appels haineux cette fange brune comme la boue du cloaque ! J’accuse Frigide Barjot, totalement dépassée par la vague qu’elle a soulevée, la laissant se transformer en un raz-de-marée immonde et d’une violence sans limite, pour l’unique satisfaction de son égo de starlette hideuse ! J’accuse tous ces cathos qui prient à genoux dans nos rues laïques et qui n’ont de chrétien que le titre que leur confère un lointain statut baptismal mais certainement pas une intelligence de cœur et encore moins d’âme !

 

Oui, je vous accuse !

 

Et je vous accuse par dessus tout d'avoir oublié que Dieu, votre Dieu, ce Dieu là même auquel vous vous référez avec ferveur, d'avoir oublié que ce Dieu est amour ! Vous vous en souvenez de cela ?! Pardon mais moi, lesbienne de gauche, je me rappelle très bien de mes mercredis de catéchisme, de cet élan mystique qui me portait alors et qui, dans cette bonté du Seigneur découverte, m’avait donné la foi de vouloir partir aider les autres, les plus pauvres, les démunis, ceux qui pouvaient avoir besoin de mon sourire, de mon aide, de ma générosité !

 

Alors je m’accuse aussi ! Je ne serai pas une hypocrite de plus. Je m’accuse de ne pas avoir revêtu la robe de nonne comme je me l’étais promise, un jour, tremblante, enfant, au fond d'une chapelle, devant ce Christ qui était mort pour moi. Je m’accuse de n’être pas partie sur les routes à l’aide de mon prochain. Je m’accuse de n’avoir fait que ce que je pouvais pour l’Autre, trouvant dans l’écrit un vecteur pour donner, aider, soulager, sans jamais savoir si ce que je faisais était utile, à travers mes hésitations, mes erreurs, mais toujours soutenue par une volonté farouche d’amour et de bienveillance.

 

Je m’accuse de ne pas être une sainte, non plus. Je m’accuse pour mes haines, mes rancœurs, mes propres intolérances.

 

Mais bon sang  jamais - vous m’entendez ? -  jamais,  au grand jamais, aucun de ces sentiments noirs et obscurs qui parfois troublent ma vision et brouillent ma capacité de réflexions et de réaction ne m’a poussé, ne serait-ce que dans l’idée, à vouloir la mort de quiconque.

 

Je ne suis pas une bête sauvage. Je ne suis qu’une femme. Mais je vous accuse, aujourd’hui, vous et vos colères, vos haines, vos malveillances, vos mensonges. Et je m’accuse aujourd’hui de ne pas m’être levée encore plus haut et fort contre vous !

 

Le jeune homme s’appelait Clément… Clément, comment la clémence… Puisse-t-il nous pardonner.

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